Un petit bout d’histoire belge méconnue vendue aux enchères : un acte de vente original, signé par Napoléon, qui a permis d’empêcher le démembrement du domaine de Laeken

Saviez-vous que le domaine royal de Laeken avait failli être découpé en plusieurs parcelles ? Ce petit bout d’histoire est méconnu en Belgique. Pourtant, c’est grâce à Napoléon que ce découpage n’a pas eu lieu. L’acte de vente original, signé par le Petit Caporal, va être mis aux enchères par la très réputée maison de vente bruxelloise Arenberg Auctions. Le prix de départ officiel a été fixé à 3000 euros, mais il y a de fortes chances que cet acte parte à un prix bien plus élevé.

Spécialisée dans les illustrations, les manuscrits et les livres anciens, la maison de ventes bruxelloise Arenberg Auctions propose de plus en plus souvent des ouvrages uniques. Mais parmi les centaines de lots proposés à la vente, se trouve cette fois-ci un petit bout d’histoire belge et bruxelloise. Passé à Paris le 3 août 1804, l’acte de vente a été signé par Napoléon et a permis d’éviter que le domaine de Laeken ne soit vendu par lots. Prix d’achat à l’époque : 150 000 francs. Petit retour en arrière sur le contexte passionnant, mais complexe, de cette vente.

Après la Révolution française, le château et son parc où résidaient les archiducs d’Autriche furent aliénés et mis en vente par le régime. Plusieurs habiles spéculateurs sautèrent sur l’occasion en vue de le démolir pour en vendre les matériaux. C’était sans compter l’intervention de Napoléon Bonaparte. En 1803, alors qu’il assistait à plusieurs exercices militaires dans la région, un peu par hasard, il fut charmé par ce domaine. Il décida de l’acheter et entama immédiatement des travaux de restauration.

Un an plus tard, en 1804, Napoléon se proclama empereur. Poussé par ses rêves de grandeurs, Napoléon jeta son dévolu sur les bois, les prés et les prairies qui entouraient le château. Le hasard voulu qu’un certain Emmanuel Piers, rentier de son état, ait acquis ce lot de 20 hectares l’année précédente. D’après l’histoire, son intention était de vendre le terrain en plusieurs lots en sa qualité de “Promoteur de biens immobiliers”. Mais Napoléon vint contrecarrer ses projets, et le domaine de Laeken fut sauvé de son triste sort.

“Ce récit historique est peu connu, et c’est pourquoi il est d’autant plus remarquable”, souligne Henri Godts, expert de la maison de ventes Arenberg Auctions. “Napoléon a parfois été considéré comme un peu trop curieux. Pourtant, c’est bel et bien grâce à son intervention que le château et le domaine de Laeken ont pu être sauvés de la démolition. C’est donc un petit bout d’histoire belge et bruxelloise qui est lié à cet acte de vente.”

Un missel exceptionnel

 

Pour les amateurs de l’histoire de Bruxelles, la maison des ventes Arenberg Auctions a d’autres joyaux en réserve. Lors de la même vente, elle proposera un missel du 15e siècle de la Cathédrale Sainte Gudule, réapparu soudainement après plusieurs siècles. Ce précieux missel aux délicates enluminures date exactement de 1487. Son prix de départ est évalué à 25 000-30 000 euros. ​

“C’est un exemplaire unique parce qu’il est rare d’en savoir autant à propos d’un missel aussi ancien”, explique Henri Godts de la maison Arenberg Auctions. “Nous savons quand il a été publié, qui l’a commandé, qui en étaient le scribe et l’enlumineur. C’est vous dire à quel point cet ouvrage est exceptionnel !”

En 1487, à la même époque que Lam Gods, Laurent Bruyninx, chanoine de Sainte-Gudule à Bruxelles et médecin à la cour bourguignonne de Charles le Téméraire, commanda le missel pour la première période de l’année liturgique. Nicolas Tayman retranscrivit les textes canoniques, et Pierre van Woutersbrakel illustra les feuillets de miniatures, dont une pleine page de la Crucifixion, entourées de marges chargées de fleurs.

Le missel disparut ensuite pendant la Révolution française. Il fut probablement volé pour être revendu et passa ensuite entre plusieurs mains. Il est réapparu finalement quelque 200 ans plus tard au sein d’une collection privée. Cet ouvrage extraordinaire, aux feuillets de parchemin et à la reliure en chêne, est dans un état de conservation exceptionnel malgré son âge et son histoire mouvementée. “C’est un exemplaire unique en son genre !” ose-t-on dire.

De Louis-Paul Boon au ‘faux catalogue’ de Chalon

Les ventes aux enchères de la maison Arenberg Auctions, organisées les 13 et 14 octobre prochains, rue aux Laines à Bruxelles, à proximité du Sablon, proposent d’autres ouvrages remarquables. Outre de nombreux livres et atlas anciens et la deuxième partie de la collection de Louis-Paul Boon, plusieurs ouvrages de la succession de Renier Chalon seront mis en vente. Renier Chalon est l’auteur du fameux faux Catalogue de la bibliothèque du Compte de Fortsas, un petit bijou de “fake news” avant la lettre, datant d’il y a 180 ans.

Portant sur 900 lots au total, ces deux ventes susciteront indéniablement l’intérêt d’amateurs nationaux et internationaux.

Merci de contacter la maison Arenberg Auctions avant de vous y rendre ou si vous souhaitez vous entretenir avec l’un de ses experts.

INTERLOCUTEURS PRESSE

Henri Godts, Arenberg Auctions

henri@arenbergauctions.com

0495 57 17 09

 

 

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