L’une des plus grandes collections érotiques des Pays-Bas (à valeur historique) va être vendue aux enchères

L’une des plus grandes collections du genre jamais proposées sur le marché dans les ​ Pays-Bas va passer sous le marteau. Il s’agit d’une importante collection d’œuvres érotiques, datées du 17e au 20e siècle, qui sera proposée aux enchères à la fin du mois par la célèbre maison de ventes bruxelloise Arenberg Auctions. La collection complète rassemble plus de 500 dessins, eaux-fortes aux positions explicites, caricatures érotiques, gravures, brochures et livres. Selon les connaisseurs, cette collection est dotée assurément d’une valeur historique importante. Elle brosse effectivement un tableau atypique de la pornographie à travers les âges.

Les grandes fresques de l’Antiquité comportaient déjà des représentations érotiques. Lors des fouilles à Pompéi, plusieurs « peintures lascives de bacchanales et d’orgies » ont été découvertes. Des pénis et des testicules étaient même gravés dans les pavés pour guider les visiteurs vers le quartier rouge. Ainsi, l’érotisme existe depuis que le monde existe. Néanmoins, ceux qui admireront de plus près cette collection mise aux enchères par la maison de ventes Arenberg Auctions verront que les représentations érotiques ont évolué au fil des siècles. Certains écrits et illustrations érotiques ont été créés il y a plusieurs siècles dans l’illégalité la plus totale parce que l’église ne les tolérait tout simplement pas. Elles étaient d’ailleurs vendues clandestinement.

La collection qui passera sous le marteau à Bruxelles est l’une des plus grandes jamais proposées aux enchères dans les Pays-Bas, explique Henri Godts, expert de la maison de ventes Arenberg Auctions.

« Depuis que l’homme peut écrire et dessiner, il a toujours produit ce genre d’œuvres érotiques. Les écrits et illustrations pornographiques existent depuis toujours. Mais cette immense collection est exceptionnelle en raison de sa variété, des époques couvertes et des centaines de livres qui la composent, dont la plupart sont illustrés. Il ne s’agit pas vraiment de précieuses éditions, mais plutôt d’éditions de poche vulgarisées, clairement destinées à un public d’amateurs. Aucune thématique n’a été oubliée dans cette riche collection : positions classiques, fellation, homosexualité, masturbation, bestialité, etc. », souligne Henri Godts, expert de la maison de ventes Arenberg Auctions.

Prose érotique de 1652

La collection regroupe plus de 500 lots et sera proposée aux enchères en trois parties, la première passant sous le marteau à la fin du mois de juin (102 lots). Celle-ci comprend des dessins, des eaux-fortes aux positions sexuelles explicites, des caricatures érotiques, des gravures, des pamphlets, mais aussi des livres étonnants, des pièces de théâtre scabreuses (au sens de ‘choquant la décence’) ainsi qu’une ‘première édition très rare de 16 sonnets ‘der Wollust’, imprimée uniquement pour les amis de l’auteur.’

La collection contient également plusieurs œuvres d’auteurs réputés, dont notamment Guillaume Apollinaire (1880-1918), qui était l’incarnation même du surréalisme français. Il était l’ami de Picasso et a été soupçonné d’avoir volé La Joconde. Le roman de sa plume, intitulé ‘Les onze mille verges’, joue clairement sur les mots puisqu’il ne s’agit pas de 11 000 vierges, mais bien de 11 000 phallus.

 Le sexe est vendeur

Selon la maison de ventes, la collection devrait susciter un vif intérêt, notamment parce qu’elle brosse un beau tableau historique de ce sujet populaire. Il y a très longtemps, l’illustration des parties génitales s’inscrivait dans le cadre de rituels religieux ou d’une forme d’art indigène ou encore symbolisait la fertilité. Mais, depuis l’invention de l’imprimerie, de nombreux textes et illustrations plus explicites sexuellement ont circulé au sein d’un public choisi de « connaisseurs ». Cette évolution est surprenante, d’autant plus parce que l’érotisme et la pornographie sont beaucoup plus accessibles qu’avant grâce à la digitalisation de notre société.

« Il n’y a pas si longtemps, ces représentations pornographiques étaient assez embarrassantes pour l’Église catholique. Dès le siècle des Lumières, la pornographie a donc été utilisée comme instrument de satire et pour critiquer les interdits ecclésiastiques visant la sexualité : récits et illustrations regorgeaient de prêtres coquins, de sœurs et de moines libertins. Cette tradition pornographique française existe toujours aujourd’hui. La répression ecclésiastique et la pudibonderie de l’époque victorienne ont poussé les auteurs à publier leurs œuvres érotiques sous un pseudonyme, en passant par de fausses adresses d’imprimeurs, ou à les vendre clandestinement, sous le manteau. Il n’était pas rare que les illustrateurs et les éditeurs soient condamnés à une peine de prison pour avoir publié ou vendu des livres et des illustrations érotiques. Mais ils prenaient le risque parce que la littérature érotique se vendait bien évidemment. ‘Le sexe est vendeur’. C’est vrai maintenant et ça ne l’était pas moins avant », précise Henri Godts de la maison de ventes Arenberg Auctions.

La maison de ventes bruxelloise Arenberg Auctions, spécialisée notamment dans les livres et atlas anciens, mettra aux enchères de nombreux autres lots intéressants du 27 au 29 juin. Ainsi, elle proposera notamment une nature morte méconnue de James Ensor ainsi qu’une immense collection de Tijl Uilenspiegel comprenant 600 volumes couvrant 320 ans.

Ndr : toutes les illustrations sont libres de droits moyennant la mention @Arenberg Auctions.

INTERLOCUTEUR PRESSE

Henri Godts, Arenberg Auctions

0495 57 17 09

henri@arenbergauctions.com

 

Dajo Hermans, Story Fwd

0478 84 42 45

dajo@storyfwd.be


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