Deux des vues panoramiques gravées les plus anciennes de New York, datant d’il y a 350 ans, vont être proposées aux enchères à Bruxelles

En 1674 et 1684, des cartographes ont dessiné plusieurs cartes sur base de différentes esquisses et parfois aidés par leur imagination

Plusieurs cartes géographiques détaillées parmi les plus anciennes de la côte Est américaine, datant de 1674 et 1684, seront vendues aux enchères à la fin du mois par la maison bruxelloise de ventes Arenberg Auctions. Il s’agirait des deux des plus anciennes vues gravées de New York. Toutes deux sont signées par des cartographes des anciens Pays-Bas et comprennent des informations précieuses à la fois historiques, géographiques et même biologiques. Détail intéressant : en examinant les cartes de plus près, l’on constate que la ville de New York n’était alors encore qu’une toute petite ​ ville portuaire comptant quelques maisons, une hampe de drapeau et plusieurs églises.

La maison de ventes Arenberg Auctions propose aux enchères depuis de nombreuses années des livres anciens et rares, des dessins, des atlas et des cartes. Les deux cartes de New York et de l’arrière-pays, d’une valeur historique inestimable, témoignent à nouveau de l’expertise de la maison de ventes dans le domaine des cartes géographiques anciennes et rares. Ces deux gravures seront proposées aux enchères à la fin de ce mois. Il s’agit d’un exemplaire coloré à la main par Nicolaes Visscher, issu d’une célèbre famille de cartographes-éditeurs des Pays-Bas, datant de 1674, et d’une carte par Hugo Allard datant de 1684.

Ces cartes recèlent des informations précieuses à la fois historiques, géographiques et même biologiques puisque la faune locale, notamment des castors, des ours, des cerfs et des chiens sauvages, y est représentée. Par ailleurs, les plus pointilleux d’entre nous constateront rapidement que ces cartes d’antan n’étaient pas uniquement dessinées à des fins utiles (il s’agissait effectivement des Google Maps de l’époque), mais également à des fins esthétiques, car le souci de l’esthétisme y est flagrant.

Des anciennes cartes

Aujourd’hui, tout le monde utilise Google Maps. Mais, il y a 350 ans, ces cartes étaient essentielles non seulement aux voyageurs, mais aussi aux commerçants, aventuriers, colonisateurs et à tous les curieux qui voulaient se faire une idée du Nouveau Monde et de son potentiel. La réapparition de ces vieilles cartes sur le marché, grâce à un collectionneur anonyme, est exceptionnelle.

« La plus ancienne des cartes est l’une des premières représentations de la côte Est américaine et la deuxième jamais proposée sous forme de gravure de New York. Dans un cartouche en bas des cartes, l’on peut voir une représentation de New York avec quelques maisons, quelques églises, une hampe de drapeau et un moulin. Cela paraît surprenant, voire anachronique, que des quais d’amarrage soient représentés sur la plus ancienne des cartes alors que la version datant de dix ans après montre encore des côtes vierges et naturelles. Quelqu’un s’est-il trompé ou bien s’agit-il d’un petit pied de nez à la réalité ? En fait, la plupart des cartographes d’antan ne se rendaient jamais sur les lieux. Ils s’inspiraient tout simplement d’esquisses existantes et laissaient leur imagination faire le reste. » Henri Godts, expert auprès de la maison de ventes aux enchères Arenberg Auctions.

Niew Jorck

Ces cartes comportent également de nombreuses inscriptions, aux accents parfois néerlandophones, ce qui n’est pas si surprenant en soi. Comme le fait que ces cartes ressurgissent dans nos contrées. Peu de gens le savent, mais la toute première colonie a été fondée sur l’île de Manhattan en 1624 par quelques familles protestantes de notre région. La baie a ensuite été baptisée Nouvelle-Belgique et puis très vite Nouvelle-Néerlande en raison des nombreuses familles néerlandaises, voire allemandes et britanniques, qui s’y sont ensuite installées. En 1626, le gouverneur néerlandais Minuit Manhattan acheta ce territoire aux Indiens pour la très modique somme de 60 florins. Le tout dernier gouverneur de la colonie Nouvelle-Néerlande, le Néerlandais Peter Stuyvesant, y est décédé en 1672.

En 1664, cette Nouvelle-Amsterdam fut conquise par les Anglais et prit le nom de New York — Niew Jorck —, nommé ainsi d’après le Duc d’York. Après avoir été reconquise en 1673 par les Néerlandais, la colonie fut brièvement rebaptisée Nouvelle Orange avant d’être à nouveau reprise définitivement un an plus tard par les Britanniques. New York connut alors une croissance commerciale importante, notamment grâce aux exportations de fourrure.

C’est au cours de cette période que les cartes ont été dessinées. Elles représentent la côte Est de l’Amérique du Nord et comportent chaque fois un cartouche en bas de la carte, illustrant « le paysage » new-yorkais de l’époque. Notons que les rives des fleuves Hudson et Delaware comportent de nombreuses colonies jusqu’à très haut en amont et que le reste du territoire est encore largement peuplé par les populations indigènes. La toponymie indienne locale alterne par exemple avec des noms comme Kennebeke (l’actuel Québec), Nieu Jarsey et » t Lange Eylandt (Long Island).

Ces cartes de la côte Est américaine, comportant de nombreux anciens noms de colonies, seront proposées aux enchères les 26 et 27 avril prochains. La mise de départ se situe entre 2 500 et 4 000 euros. Selon la maison de ventes aux enchères, ces cartes pourraient intéresser plusieurs acheteurs aux États-Unis.

Contact de presse

Henri Godts, Arenberg Auctions

0495 57 17 09 - henri@arenbergauctions.com

 

Dajo Hermans, Story Fwd

0478 84 42 45 - dajo@storyfwd.be

 

 

 

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